Johann Le Guillerm poursuit ses expérimentations utopiques et singulières dans Terces. Un défilé d’apparitions, de mutations, de locomotions, de constructions…
On le reconnaît au premier coup d’œil : pantalon à taille haute, fine tresse tombant au milieu du dos, aura de chamane. Voilà une vingtaine d’années que Johann Le Guillerm travaille à une œuvre mouvante et protéiforme nommée Attraction, projet empirique sur la transformation du réel qui s’exprime par le biais de différents types de monstrations : expositions, performances, installations, objets sous chapiteau se réinventant à partir d’un même spectacle, Secret, créé en 2003. Cette proposition sur piste a donné naissance à Secret (Temps 2) en 2012 et se renouvelle aujourd’hui à travers Terces (Secret écrit à l’envers), suite d’expérimentations sur la matière et l’espace mettant à l’épreuve le passage de l’inerte au mouvant, sinon au vivant.
Des machines ésotériques traversent la piste sous l’impulsion d’enchaînements de causes et d’effets insoupçonnés. Des phénomènes d’équilibre, de rapports de forces, d’agencements improbables bousculent nos repères pour nous plonger au sein d’un univers à la mesure de son créateur-sculpteur-concepteur. Cet univers-laboratoire, quoique nourri par de belles ambiances sonores, de vastes jaillissements imaginaires, se passe de cadre dramaturgique. Ici, les observations et les protocoles se succèdent sans avoir besoin de se raccrocher à une histoire.
Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse, déc 21
|